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Créée le 01/12/2020
Modifiée le 02/03/2021

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Marie-Béatrice GARREAUD DE MAINVILLIERS, 

Responsable communication

mbgarreaud@fc2a.org


400 participants pour cette première édition en ligne du colloque Fc2a sur le Green Deal

C'est dans un contexte particulier de crise sanitaire que s'est tenu le premier colloque en ligne de la FC2A. Avec 400 participants, le FC2A se félicite de l'engouement provoqué par la thématique choisie, au cœur des préoccupations actuelles des filières agricoles. En deux tables-rondes, des intervenants de marque ont ainsi tour à tour donner leur vision du "Green Deal, ambitions et perspectives pour notre agriculture ?".  Retour sur le détail de cette matinée virtuelle.

Antoine PISSIER, Vice-Président de la FC2A, inaugure le sixième colloque annuel, qui se déroule cette année dans des circonstances exceptionnelles. Dans son introduction, il recentre la thématique du colloque au cœur des préoccupations des filières agricoles et alimentaires : "le sujet du Green Deal est un sujet majeur pour nous tous et votre présence le prouve". Il revient également sur l'essence même des entreprises regroupées autour de la FC2A : assurer l'approvisionnement des filières de transformation, en produits agricoles sains, depuis l'exploitation agricole, et cela, y compris en pleine crise sanitaire.

Antoine Pissier et Gérard Poyer - colloque fc2a 2020.jpg

Antoine PISSIER, Vice-Président de la FC2A et Gérard POYER, Président de la FC2A

Après cette ouverture, neuf intervenants de poids ont échangé autour de deux tables-rondes sur l'impact du Green Deal pour l'agriculture ainsi que ses conséquences et opportunités pour les filières agricoles. Au cours de la table-ronde n°1, Marcel VAN DER VLIET, Président du CELCAA, Philippe MITKO, Président du COCERAL, Samuel MASSE, Vice-Président du CEJA, et Camille HUBAC, Conseillère économique à la Représentation de la Commission européenne en France, ont évoqué les ambitions et conséquences du Green Deal pour l'agriculture.

D'un côté Camille HUBAC précise "ce Pacte Vert est la priorité de la nouvelle commission", que l'agriculture doit pouvoir participer à la lutte contre le changement climatique, et que "la rémunération économique équitable dans toute la chaine alimentaire est l'un des objectifs principaux". Elle rappelle que des objectifs sont fixés à l'horizon 2030 afin de renforcer la durabilité de l'agriculture européenne.

En écho à cette première intervention, les autres intervenants supportent les ambitions du Green Deal mais souhaitent une approche plus pragmatique afin que les bonnes pratiques déjà engagées soit également reconnues. Samuel MASSE fait remarquer que l'agriculteur n'est pas au cœur de la stratégie du Green Deal et que le renouvellement des générations n'est pas pris en compte. De même, selon lui, les objectifs fixés en termes de réduction des intrants ne sont pas réalistes, la problématique étant identique en agriculture biologique. 

Selon, Marcel VAN DER VLIET, "pour aller plus vers le vert, sortons du rouge", ajoutant que la pression économique est énorme entre confinement et guerres commerciales, sans compter le Brexit qui s'approche et les tensions persistantes avec la Chine. Pour Philippe MITKO, le Green Deal c'est d'abord une ambition politique de l'Union Européenne montrant la volonté européenne d'indépendance. Sa crainte concernant le Green Deal tient essentiellement au renforcement des normes et à l'évolution induite vers des risques accrus pour les opérateurs économiques.

Par ailleurs, les intervenants précisent les éventuelles conséquences du Green Deal sur l'agriculture : le renforcement du recours aux importations, le retour à une PAC financée par les consommateurs plutôt que les citoyens, le rééquilibrage entre sécurité alimentaire, environnement à l'échelle mondiale. Selon eux, il est nécessaire de prendre en compte la diversité des besoins et la diversité des agricultures.

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De gauche à droite (et de haut en bas) : Frédéric LAMBERT, Chef du service Europe et International de la DGPE au Ministère de l'agriculture et de l'Alimentation, Jérémy DECERLE, Député européen, Groupe Renew Europe, Christophe GAUCHET, Directeur Général HZPC France, Membre du bureau de FEDEPOM, Jean-Charles CATTEAU, animateur, Alexandre CARCOUET, Dirigeant des Etablissements BCB et BLB, Marie-Sophie CURTELET, Secrétaire générale de la FC2A et modératrice, Marcel VAN DER VLIET, Président du CELCAA, Samuel MASSE, Vice-Président du CEJA, Philippe MITKO, Président du COCERAL, et Hervé LAPIE, Secrétaire Général Adjoint de la FNSEA.

Au cours de la table-ronde n°2, Frédéric LAMBERT, Chef du service Europe et International de la DGPE au Ministère de l'agriculture et de l'Alimentation, Jérémy DECERLE, Député européen, Groupe Renew Europe, Hervé LAPIE, Secrétaire Général Adjoint de la FNSEA, Alexandre CARCOUET, Dirigeant des Etablissements BCB et BLB, et Christophe GAUCHET, Directeur Général HZPC France, Membre du bureau de FEDEPOM, se sont concentrés sur les contraintes et opportunités liées au Green Deal.

Pour Jérémy DECERLE, "il faut reconnaître et saluer l'ambition européenne, elle doit rester puissante"Il regrette cependant des objectifs très précis, très ambitieux sans avoir pris le temps de mesurer l'impact et sans mesurer la situation actuelle des secteurs, notamment celui de l'agriculture. De même, selon lui, la nouvelle PAC doit reconnaître le statut et les avancées que l'agriculture française a pu connaître. En filigrane, il appelle à "faire confiance aux agriculteurs et aux opérateurs du commerce" et écouter les jeunes.

Hervé LAPIE, quant à lui, précise que l'agriculture est considérée en ce sens comme une forme de solution dans un moment où ce qui préoccupe les agriculteurs c'est le revenu. Il faut donc faire attention aux impacts et "engager les agriculteurs mais dans un projet.".

Christophe GAUCHET, rappelle également que des initiatives existent déjà mais que le réel problème se situe dans le décalage entre les ambitions du Green Deal et le temps de recherche de nouvelles alternatives. Côté opportunités, il met en avant l'affichage, qui pourrait donner du sens sur les pratiques et les produits. Pour Alexandre CARCOUET, le modèle des entreprises est aussi basé sur l'export : la surenchère règlementaire de l'Union Européenne et de la France risque d'impacter encore plus la compétitivité.

En miroir de ces interventions, Frédéric LAMBERT, fait remarquer que "la transition écologique de l'agriculture est une nécessité, un moyen de répondre aux demandes de la société, de nos consommateurs, et également un moyen de réduire notre dépendance aux intrants et donc d'accéder à notre indépendance et notre souveraineté alimentaire". Afin de financer cette transition, il répond que la "création de valeur doit aller jusqu'au bout de la chaîne, c'est une priorité du ministre sur l'étiquetage". De même, l'architecture autour de la marque Taste France pour valoriser l'agriculture française à l'exportation, est une ambition soutenue par le Ministère.

En concluant ce colloque riche en échanges, Gérard POYER, Président de la FC2A, fait remarquer que les entreprises sont prêtes à relever le défi de la transition agroécologique, si elles bénéficient d'un réel accompagnement. En termes de transition agroécologique, il ne faut pas changer le pansement mais penser le changement ensemble.